GTMC ETAPE 4 : Trailus/La Baraque des Bouviers
Distance totale : 69,6kms
Denivelé positif : 1710m
Temps de parcours : 6h41min
Moyenne de l'étape : 10,4km/h
Vitesse max : 52,85km/h
Et voilà l'organisation de mon parcours quelque peu chamboulée : je devais dormir ce soir à Chanaleilles, mais ce n'est qu'à 40 kilomètres de Trailus. Alors je décide de profiter de l'avance que j'ai sur mon parcours pour essayer d'aller un peu plus loin...
Départ donc à 08h50 de Trailus, sous un ciel menaçant. Il s'agit au départ d'une des montées les plus longues et les plus difficiles du parcours, théoriquement, mais réalisée le matin, à la fraîche (une petite pluie sur le début du parcours), elle ne m'a pas paru particulièrement difficile.
En route pour la crête, dans les paysages typiques des monts de la Margeride.
Le parcours sur la ligne de crête est absolument magnifique, alternant entre les flancs nord et sud du massif. Le vent s'est levé et a chassé d'un coup les nuages menaçants. Il fait maintenant beau et chaud. Arrivé à la Croix de la Donne, je rencontre un groupe d'une bonne demi-douzaine de VTTistes qui ont passé la nuit ici. Ils font la GTMC jusqu'à Bagnols-les-Bains, en autonomie complète. Je les admire avec les VTT lourdement chargés, les gamelles en alu qui dépassent à l'arrière. Ils prennent un peu d'avance, alors que je me pose pour m'étaler une bonne couche de crême solaire.
Moins imposante que le monument du Mont Mouchet : la Croix de la Donne...
VTT-Camping
Je les retrouverai plus loin, au début de l'ascension vers le Mont Mouchet. Ils quittent alors le tracé de la GTMC pour prendre un chemin qui mène au sommet, mais en contournant le massif par le flanc nord. Je comprends leur choix quand je suis bloqué sur le tracé de la GTMC par d'innombrables châblis de pins qui sont couchés sur le chemin et qui m'empêchent de passer. Lors de leur arrêt à la buvette près du Monument National aux Maquis, plus bas, on a du prévenir le groupe de ne pas emprunter le tracé de la GTMC pour monter au Mont Mouchet...
Monument National aux Maquis du Mont Mouchet
Je retrouve avec beaucoup de difficultés le groupe en contrebas du sommet, où la densité de pins à terre s'est accrue, et où il devient difficile de se frayer un chemin. Nombreux portages donc avant d'arriver enfin au sommet, où l'on jouit d'une vue splendide. Pause photo et barre énergétique à 1500m d'altitude.
Châblis de pins...
En haut du Mont Mouchet
Descente rapide sur Auzenc.
La descente vers Auzenc est vraiment roulante et rapide, et je m'arrête dans ce village pour réserver le gîte de ce soir. Ce sera la Baraque des Bouviers, presque à la fin de l'étape 17 du tracé officiel.
Rassuré par le fait que je garde de l'avance sur mon parcours théorique, je lâche les freins dans la descente vers Paulhac-en-Margeride. J'y achète mon sandwich au troquet-restaurant, puis remonte sur le vélo pour l'étape qui doit me mener à Le Sauvage, quelques 27 kilomètres plus loin et près de 610 mètres de dénivelé positif...
Les difficultés commencent après le rû, à la sortie de Vachellerie. Puis le parcours se fait plus paisible, aux environs du Truc de la Garde (dans la région, un truc c'est un point culminant...), malgré un chemin sableux qui tire sur les cuisses... Descente rapide sur Chanaleilles, avant une superbe montée en sous-bois vers Le Sauvage.
Tronçon roulant sous la bienveillance du Truc de la Garde....
A Chanaleilles, les perruques poussent sur les Cytises...
La montée vers Le Sauvage.
Gîte du Sauvage.
Je m'y arrête pour manger mon sandwich et remplir mes bidons, mais je stoppe rapidement ces agapes pour cause de ciel très menaçant. Décision qui s'avèrera d'autant plus sage que le reste de l'étape ressemble au parcours du combattant : dans la forêt communale de Sainte-Eulalie, le sentier est impraticable à cause des pins tombés à terre. Si c'était déjà la cas sur les flancs du Mont Mouchet, c'est bien pire ici où nous sommes obligés de passer dans le sous-bois et de s'écorcher sur les branches de pins, ou alors d'escalader les grumes tombés à terre. Les panneaux de la GTMC étant souvent plantés sur des arbres, ceci ne facilite pas la progression. J'aurai quitté Le Sauvage vers 15h30 pour arriver à la Baraque des Bouviers... 3 heures plus tard (soit une moyenne de 4km/h sur ce parcours). Heureusement, j'ai vécu ce calvaire avec un couple de VTTistes qui fait une petite partie de la GTMC (entre Paulhac et Laubert), ce qui a facilité les portages, l'un de nous réceptionnant les VTT passés par les autres de l'autre côté des pins.
Régime pins secs...
J'apprends plus tard que ces innombrables châblis sont en fait dus aux fortes chutes de neige tardives du début du printemps, neige lourde qui a provoqué la chute des pins de la région. L'Office National des Forêts a bien fait appel à des volontaires et procédé à des recquisitionnements, mais les nettoyages se sont focalisés sur les pistes forestières faciles d'accès en 4x4, ou sur les chemins de Grande Randonnée...
Arrivée donc relativement tardive à la Baraque des Bouviers où la gérante me donne carrément un studio dans la station pour moi tout seul.
Le soir, je retrouve le couple de VTTistes avec lequel je partage un repas bien chaleureux : soupe aux herbes sauvages (avec entre autres de l'Ail des Ours : délicieux...), encore de l'Aligot et une truffade. Nos discussions avec le restaurateur sont un rare moment de ruralité mémorable. Si la Creuse et la Lozère se disputent le trophée du département le plus dépeuplé de France, la Margeride constitue la petite région de Lozère où la densité d'habitants est la plus faible. En allant plus loin, les Hautes Terres de Margeride (comme ici aux Bouviers), on atteint l'extrême limite avec 3 habitants au kilomètre carré. Et ils sont tous réunis ce soir dans la salle de restaurant...